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L'Homme a-t-il perdu la mémoire ?

Alors que nos ordinateurs gagnent en mémoire, il semble bien que l'Homme est en train de perdre la sienne. Et à vouloir tirer un trait sur son passé, il risque de perdre bien plus que ... sa mémoire !


La maladie d'Alzheimer est sûrement la pire des maladies qui soient. En effet non seulement elle est mortelle dans 100% des cas mais en plus elle touche la zone du cerveau qui influence la plus grande partie de notre personnalité : la mémoire. Quand la mémoire défaille, nous oublions notre histoire personnelle, celle de nos proches, les liens qui nous unissent ; alors, il n'y a plus de relations normales possibles à espérer parce que perdre son histoire, c'est en fait perdre son identité.

 

Oublier son passé


Il y a une forme d'Alzheimer qui peut être encore plus dramatique : celui-là ne touche plus l'histoire personnelle mais l'Histoire de la civilisation. Sans le souvenir du passé, le présent n'est plus mis en perspective et perd toute sa valeur puisqu'on le considère comme un fait totalement neuf, sans possibilité de l'aborder avec un regard critique. C'est pour cela que depuis l'horreur de la shoah on parle de devoir de mémoire. D'ailleurs, les survivants à des camps de la mort se faisant de plus en plus rares, la plus grande peur pour ces victimes est la montée du négationnisme. Parce qu'on a beau avoir des images filmées, des témoignages enregistrés, le récit « en direct » de témoins oculaires jouit d'une force incomparable. Quand toutes ces personnes seront décédées, les antisémites de tous poils pourront allègrement théoriser sur le trucage des documents et cela terrorise ceux qui ont perdu la plus grande partie de leur famille dans les chambres à gaz.

Quand on fait abstraction du passé, on se trompe complètement sur la manière d'aborder le présent et on prépare une catastrophe (qui s'est déjà produite à maintes reprises) pour le futur !

 

Alzheimer culturel


Dans une moindre mesure, notre civilisation post-moderne est en train de franchir un cap alarmant : plus les ordinateurs gagnent en mémoire, plus l'Homme perd la sienne à force d'être tous les jours abreuvé d'informations futiles qui ne lui servent à rien. On vit tellement dans l'immédiateté, dans le culte de la nouveauté et dans un narcissisme effréné qu'on ne se donne plus les moyens de se souvenir de ce qui fonde nos valeurs. On oublie que la manière dont on vit, les choses que l'on pense sont le fruit de toute une Histoire. C'est l'Alzheimer culturel. Et c'est un réel problème car si « La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié », cela revient à oublier ce qui reste quand on a tout oublié : c'est le comble de l'Alzheimer, c'est la perte totale de l'identité, c'est une désorientation totale de notre civilisation !


Il est donc temps de se rafraîchir la mémoire ! La culture occidentale est une culture CHRÉTIENNE. Oui oui, messieurs, mesdames, même si vous êtes anticléricaux, libéraux, progressistes, libertins, vous n'y pouvez rien : une partie (plus ou moins importante) de ce que vous êtes est influencé, façonnée par un certain... Jésus ! Bien sûr il y a eu quelques modifications et autres déformations de son enseignement par l'Église, puis il y a eu entre temps les Lumières qui ont sécularisé ses idées, puis il y a eu les indissociables (et SALUTaires ?) anticléricaux et anti-royaliste qui ont réussi à créer un abîme entre la l'Église et l'État, mais mais mais : si Jésus n'avait pas existé, si ses idées n'avaient pas connu cette extraordinaire expansion, notre monde ne serait pas du tout le même. Que seraient nos conceptions de la justice, de la solidarité, de la morale et surtout de l'amour sans l'influence du christianisme ? Que seraient nos droits sans les 10 commandements ? Que serait notre calendrier sans les fêtes chrétiennes ? Hé bien, il est très facile de répondre à cette question puisque, du fait de l'Alzheimer culturel, on a gardé les idées mais en affadissant le contenu qui les rendait consistantes ! Ainsi, nous voulons la justice quand nous pouvons en tirer profit tout en essayant de gruger quand nous en avons l'occasion, de nombreuses manifestations (surtout en décembre, à l'approche de Noël) stimulent ingénieusement nos bons sentiments et nous poussent à mettre la main au chéquier en nous faisant croire que nous faisons preuve de solidarité alors qu'elles nous servent surtout à donner bonne conscience à notre individualisme pathologique. On accepte joyeusement les fêtes chrétiennes (et il faut rappeler que le dimanche en est une) parce qu'elles donnent de nombreux jours chômés mais on ne veut pas entendre parler de ce qu'elles signifient et on préfère les transformer en une célébration commerciale. Quand à la morale, on s'abstient de voler non parce que ce n'est pas bien mais parce qu'on ne voudrait pas être volé, on donne sa parole en s'assurant préalablement qu'on pourra la reprendre le cas échéant, on voudrait être pardonné sans jamais demander pardon tout en gardant rancune contre ses offenseurs, on prône la dignité humaine tout en se défonçant le cortex avec tout produit susceptible d'altérer la conscience et, enfin, on est contre la guerre ou la peine de mort tout en pratiquant activement l'insulte, le mépris, la jalousie et autres terrorismes sociaux. Pour finir, il y a l'amour du prochain qui s'est transformé en sentimentalisme niais et creux devant qui l'intelligence doit se taire, voir se prosterner. Pas étonnant donc qu'il n'enfante que des idées tièdes comme la tolérance qui devient la censure de tout regard critique ou bon nombre de situations dramatiques parce que la bonne volonté, ça ne suffit pas toujours pour arranger des problèmes complexes.

 

Alzheimer spirituel


Quand on a fait cet état des lieux, on constate que cet Alzheimer culturel débouche inévitablement sur un Alzheimer spirituel. Les anthropologues ont souvent dit que Dieu faisait partie des mythes fondateurs donnant à l'Homme une caution spirituelle pour mettre en pratique ses bonnes intuitions afin de construire une société harmonieuse. Les sociétés occidentales s'étant plus ou moins débarrassée de Dieu (ou l'ont instrumentalisé, ce qui revient au même), on voit ce que ça donne : l'Homme livré à ses propres errances, une profonde crise des valeurs. Cela donne un christianisme sécularisé, un système qui n'a plus de socle et qui pendouille dans le vide, un christianisme qui a perdu son âme : on appelle cela l'Humanisme. Il est grand temps de se souvenir du sens originel de ces valeurs et surtout de Celui qui a créé leur essence : Jésus. Si nous nous entêtons sur la voie de la sécularisation totale, nous courons à la catastrophe. Parce que c'est notre propre aliénation, la perversion de ce qui fait notre essence et notre dignité qui nous attend au bout de ce chemin.


Car pourquoi pardonner, pourquoi être aimable, pourquoi penser aux autres et pas qu'à soi si Jésus n'est pas notre inspiration ? Au nom de quoi ne deviendrions-nous pas les plus égoïstes des ordures ? Pourquoi nous donnerions-nous du mal ? Il est totalement délirant de faire des efforts pour bien se comporter dans une vie qui n'a aucun sens ! Certains répondront que c'est au nom du « bien vivre ensemble » et du contrat social qu'il faut tâcher de bien agir. Eh bien, j'ai une très mauvaise nouvelle : un contrat, ça se rompt ! Et ça se rompt d'autant plus facilement qu'une des parties est totalement exaspérée par sa condition avec en prime les moyens de tout renverser.

 

Oublier Dieu


Il est encore temps de recouvrer ses esprits, de retrouver la mémoire pour éviter le pire. Lisez la Bible et vous verrez que cet oubli, cette volonté de vivre sans Dieu et sans ses préceptes, on appelle ça le Péché. Et le Péché, c'est vraiment très embêtant parce qu'un jour, Dieu nous rappellera qui fixe les règles. Et ce jour-là nous serons bien obligés de reconnaître que c'est Lui et pas nous. Alors avant que ce jour n'arrive, il vaut mieux faire le bon choix : accepter que Jésus donne un vrai sens à notre vie. Parce que si Alzheimer conduit à la mort physique, l'Alzheimer spirituel qui consiste à oublier le Fils de Dieu (rien que ça !) entraîne une mort bien plus grave parce qu'elle est synonyme de perdition éternelle.

 

© Yohann Tourne