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Si Dieu n’existe pas, qui est en droit de décider de manière absolue de ce qui est bien ou mal ?

Un article qui montre qu'en refusant l'idée de Dieu, on refuse du même coup toute base à une éthique qui permettrait de qualifier un acte de bon ou mauvais.


"Si Dieu n’existe pas, qui est en droit de décider de manière absolue de ce qui est bien ou mal ?" Personne. Et c'est vrai ! Comme le dit bien Dostoïevski dans Les Frères Karamazov : « Mais alors, que deviendra l'homme, sans Dieu et sans immortalité ? Tout est permis, par conséquent, tout est licite ? » Si Dieu n’existe pas, chacun peut vivre pour soi comme il l'entend, « tout est permis ! » : le pied total ! Personne n’a rien à nous dire sur notre manière de vivre.

Il n’existe aucune valeur morale objective sans Dieu

En effet, s’il n’y a pas de Dieu, alors il n’y pas de règles objectives qui dictent ce qui est bon ou mauvais. Les valeurs morales sont comme les goûts et les couleurs, c’est juste l’opinion d’un individu ou le fruit d’une évolution sociobiologique.
Par conséquent, dans un monde sans Dieu, qui est en droit de dire ce qui est bien ou mal ? Qui a le droit de juger que ce qu’a fait Hitler est inférieur à ce qu’a fait l’abbé Pierre ? Dire que ceci est bon, ceci est mauvais perd toute signification dans un univers sans Dieu. Car, dire que quelque chose est mauvais parce que c’est interdit par Dieu est parfaitement compréhensible à quelqu’un qui croit en un Législateur divin. Mais pour dire que quelque chose est mauvais, quand bien même il n’y aurait pas de Dieu pour l’interdire, n’est pas compréhensible.
Le concept d’une obligation morale, qui existerait en dehors de l’individu, est parfaitement incompréhensible sans l’idée de Dieu. Dans un monde sans Dieu, il n’y a pas de loi objective qui dicte ce qui est absolument mauvais et ce qui est absolument bon, il n’existe que des jugements personnels ou culturels relatifs. Ce qui infère logiquement qu’il est impossible de condamner les guerres, les oppressions ou crime en tant que mal. Ni d’appeler la fraternité, l’égalité et l’amour : bien. Il est logiquement inconcevable de dire que ce que fait le gouvernement d’un pays est mal quand il massacre une partie de sa population. Si non, au nom de quoi ? Il n’y a rien dans un univers clos qui puisse dicter à l’homme ce qui est bien ou mal. Personne ne peut dire à personne : « c’est vraiment mal ce que vous faîtes. »

L’impossibilité de vivre sans valeur morale objective

Mais le problème fondamental est que cette exigence - que personne n’a le droit de dire de manière absolue ce qui est bon ou mauvais - est existentiellement impossible à vivre. Nous ne pouvons pas ne pas lever la voix quand nous apprenons que des enfants se sont faits violer par un pédophile. Nous ne pouvons pas nous taire quand nous apprenons qu’une dictature a décidé de mettre en place un programme d’extermination de millions d’individus. C’est impossible ! Nietzsche lui-même, qui écrivait la nécessité de vivre « par delà le bien et le mal », a rompu son amitié avec le compositeur Richard Wagner quand celui-ci est devenu antisémite. Aussi, Jean-Paul Sartre a déclaré après la Seconde Guerre Mondiale qu’une doctrine qui mène à l’extermination n’est pas simplement une affaire de goût ou d’opinion, de valeur égale à son opposé.  Cette exigence, qu’il n’existe aucun bien, aucun mal absolu, est impossible à vivre. 

L’échec de l’athéisme …

Si nous avons vu que l’athéisme échoue à ce test, qu’en est-il du christianisme biblique ? Le christianisme décrit avec une étonnante clarté la réalité. En effet, si Dieu existe, il est possible de connaître de manière absolue ce qui est bien ou mal. S’il y a un Législateur divin, nous pouvons expliquer pourquoi nous sommes révoltés par les abominations commises lors de la Seconde Guerre Mondiale ou pourquoi nous trouvons inadmissibles le viol et le meurtre d’enfants innocents. Par contre, si Dieu existe et qu’il est le Législateur, si c’est lui qui détermine ce qui est bon ou mauvais, est-ce que j’accepte que mon comportement soit jugé par Dieu ? Rien n'est moins sûr … 

© Aurélien Lang